Emma Watson a de nombreux accomplissements à son actif : elle n’est pas seulement une jeune actrice à la carrière déjà très avancée, elle est aussi une activiste très engagée et influente, se servant de sa notoriété pour faire avancer notamment la cause des femmes. Ajoute à cela son cursus universitaire en Histoire, et il devient difficile d’imaginer qu’à l’aube de ses 30 ans, la jeune actrice n’ait pas tout pour être satisfaite de son bilan. Et pourtant, comme beaucoup de femmes de son âge, elle a dû lutter contre la pression sociale nous laissant penser qu’être célibataire et sans enfant à 30 ans pouvait être un problème. Dans une interview pour le Vogue anglais, elle confie ses réflexions sur ce cap de la trentaine.
Savoir Reconnaître et Mettre de Côté la Pression Sociale
« Je ne comprenais pas pourquoi les gens faisaient toute une histoire du cap des 30 ans, jusqu’à ce que j’atteigne mes 29 ans. Je me suis dit « Oh mon Dieu je me sens si stressée et anxieuse« , et j’ai réalisé que c’était dû au flot de messages subliminaux que l’on reçoit. Si tu n’as pas fondé un foyer, si tu n’as pas de mari, si tu n’as pas d’enfant, si tu n’as pas atteint une stabilité parfaite dans ta carrière parce que tu es encore en train de la construire, et que tu atteins les 30 ans, tu reçois une énorme pression vraiment stressante. »
Ces propos auraient pu être tenus par la plupart d’entre nous. Qui n’a pas ressenti cette pression sociale et culturelle à l’approche de la trentaine ? Si le passage à une nouvelle décennie est un moment de bilan pour les hommes autant que pour les femmes, ces dernières ressentent une pression à cocher certaines cases, en particulier celles qui les ramènent à leur rôle traditionnel. Ainsi, que tu veuilles ou non fonder une famille dans un futur proche, tu peux te sentir frustrée lorsque ton riche bilan de réussite universitaire et professionnelle se trouve éclipsé par les seules choses que tu n’as pas encore eu le temps ou l’occasion de faire : te marier et avoir des enfants.
Ce qu’Emma Watson souligne avec beaucoup de lucidité, c’est que cette pression peut être inconsciente, car les injonctions sociales peuvent être explicites (Alors, le bébé, c’est pour quand ? Pense à ton horloge biologique !) ou tacites (l’inconscient collectif associe l’accomplissement d’une trentenaire au couple et à la maternité et ces croyances peuvent être profondément ancrées même dans l’esprit d’une femme qui pense s’en être dégagée).
Une Célibataire Heureuse Mais Ouverte aux Rencontres
« Oui, je fais des rencontres. Il n’y a personne dans ma vie en particulier mais j’ai des rencards. Les applications de dating sont inenvisageables pour moi, mais j’ai la chance de m’être fait des amis à l’université et dans d’autres domaines que le cinéma, et ils sont vraiment forts pour jouer les entremetteurs. Même les gens avec qui cela n’a pas marché d’un point de vue amoureux sont aujourd’hui devenus des amis. »
Il y a une grande différence entre savoir être heureuse sans être en couple et ne pas aspirer à trouver quelqu’un qui nous convienne. C’est cette confusion qui fait que les femmes qui se sentent épanouies dans leur célibat se voient souvent accusées d’être individualistes et de rejeter l’idée même de l’amour. Or, on peut avoir envie de rencontrer quelqu’un et de se marier un jour, sans pour autant se sentir malheureuse et incomplète tant que cela n’arrive pas !
Cet épanouissement et ce sentiment de complétude sont même les conditions idéales pour faire une rencontre significative, qui ne sera pas enracinée dans la dépendance affective. Cette indépendance demande beaucoup de travail sur soi, mais la sérénité qui en découle vaut bien tous ces efforts :
« Cela a mis du temps, mais je suis très heureuse. Je suis en couple avec moi-même »
