Tsitsi Masiyiwa : La femme millionnaire qui nourrit 40 000 enfants au Zimbabwe

Parfois, c’est en connaissant le pire dans sa vie qu’on prend conscience de sa chance quand tout allait bien. Le couple Masiyiwa en sait quelque chose. Tsitsi et son mari Strive ont connu une période difficile qui leur a fait prendre conscience de certaines choses. Dans une interview accordée à Forbes, Tsitsi revient sur cette période de leur vie et comment elle en est venue à apporter une aide continue aux orphelins de son pays, le Zimbabwe.

Il y a quelques années, son mari, Strive Masiyiwa a fondé une société qui agissait dans le secteur de l’électricité. Mais ils ont fait faillite après avoir défié le gouvernement du Zimbabwe sur le terrain des télécoms.

« Nos ressources étaient si faibles que nous ne pouvions même pas offrir une tasse de thé aux personnes que nous recevions à la maison. Nous pouvions à peine joindre les deux bouts.»

S’opposer au gouvernement leur a coûté cher dans tous les sens du terme.

« Nos problèmes ont commencé quand nous avons attaqué le gouvernement en justice. On ne peut pas faire ça et s’attendre à ce que tout se passe bien. »

Mais en partie, grâce à leur foi, ils parviennent à remonter la pente.

« Nous étions à sec. En essayant de comprendre ce qui se passait autour de moi j’ai fait une grande introspection. Puis, j’ai prié Dieu et j’ai conclu un marché avec lui. J’ai dit à Dieu que s’il faisait en sorte qu’on obtienne la licence pour exploiter notre entreprise de téléphonie mobile au Zimbabwe avec succès, alors j’apporterai mon aide à autant de pauvres que possible et ce, aussi longtemps que je vivrai. »

En 1997, la Justice leur donne raison en les autorisant à opérer dans le domaine des télécoms.

Lorsque les affaires ont repris, Tsitsi a tenu sa parole : elle organise une fête en l’honneur des orphelins vivant au Zimbabwe. Ce sera le début d’une belle œuvre caritative.

“J’ai passé du temps avec ces enfants et j’en suis venue à les aimer. Je voulais faire plus pour eux, mais j’ai réalisé que leur donner à manger, ce n’était juste pas assez. Il fallait que je leur apprenne à se faire à manger tout seul. Je voulais les voir grandir et rencontrer le succès, qu’ils aillent à l’école. »

C’est ainsi que le couple a créé Capernaum Trust, un organisme qui finançait entre autres des bourses à destination des orphelins. Les lauréats sont surnommés les « acteurs de l’Histoire. » Certains d’entre eux vont faire leurs études aux Etats-Unis notamment. Pour Tsitsi, les étudiants qui participent à ce programme dépassent leur statut de simples orphelins.

« Lorsqu’un orphelin rejoint le programme, il ou elle cesse d’être un orphelin parce qu’il a à présent un Père au ciel qui lui donne le pouvoir d’entrer dans l’Histoire. »

Capernaum Trust a pu s’exporter notamment au Burundi et en Afrique du Sud, signe que Tsitsi compte poursuivre son oeuvre au-delà de ses frontières nationales pour ainsi aider et accompagner des centaines d’autres jeunes. Cette action est aujourd’hui devenue un devoir surtout.

« Nous allons très certainement nous développer dans d’autres pays d’Afrique. Si créer ce trust était en adéquation avec mon action pour honorer ma promesse faite à Dieu, ce choix a aussi largement été motivé par mon désir de voir l’Afrique se développer et s’élever socialement. Le groupe Econet fait des affaires dans de nombreux pays d’Afrique et on tire des bénéfices de ces contrats. Nous devons donner en retour. »

Pour financer ces actions, le couple Masiyiwa a souvent mis de sa poche.

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Pour toujours faire plus et aider les plus démunis, Tsitsi et son mari ont co-fondé 3 autres organismes caritatifs chacun avec des objectifs à atteindre dans différents domaines : l’église, le médical et le scolaire.

Véritable inspiration, Tsitsi partage son histoire pour inciter les plus riches personnalités africaines et le peuple d’aider les plus démunis. Pour elle, cela équivaut à aider l’Afrique toute entière.

« Nous avons du succès et j’ai l’impression que les personnes qui ont du succès portent la responsabilité de soutenir des initiatives qui vont alimenter la croissance et le développement de l’Afrique. »

Elle les appelle solennellement à participer à endiguer la pauvreté. 

« Regardez partout en Afrique, des millionnaires émergent tous les jours. C’est bien de créer de la richesse, mais avec cela doit venir avec un profond sens des responsabilités. Il faut que les africains fortunés s’organisent collectivement pour déployer leurs ressources pour le bien des gens autour d’eux. »

Leurs efforts dans ce sens leur a donné une visibilité sur la scène internationale, notamment l’été dernier. Strive Masiyiwa a participé au sommet pour le développement mondial qui se tenait à la Maison Blanche au cours de laquelle il a pris la parole et a même annoncé la prise de parole de… Barack Obama ! Tsitsi et lui ont pu s’entretenir avec le Président des États-Unis et partager leurs actions entreprises pour les pauvres.

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Si le couple a des actions communes, Tsitsi a aussi des initiatives de son côté. En décembre dernier, son travail en Afrique lui a valu d’être sacrée Femme Africaine de l’année 2016 dans les domaines de la santé et l’éducation par le magazine New African Woman. En tout, durant ces 20 dernières années, le couple a participé à aider plus de 250 000 enfants d’Afrique.

Tsitsi et son mari ont connu des périodes très difficiles lorsqu’ils ont fait faillite. Ayant eux-mêmes été modestes, ils savent ce que vivent des millions de pauvres en Afrique. C’est pour cela, et plus qu’une promesse faite à Dieu, qu’ils ont eu à coeur d’aider leurs compatriotes du Zimbabwe et plus largement d’Afrique. Leur combat est aujourd’hui connu d’un grand nombre et promet de continuer à prendre de  l’ampleur. Inspirant.

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