Transformer Ses Rêves en Millions : L’Interview de la Fondatrice des Secrets de Loly, Kelly Massol

Kelly Massol | Les Secrets de Loly

C’est l’histoire d’une success story qui commence dans une cuisine, pour en arriver à 2 millions de chiffre d’affaire en 10 ans seulement. Tu connais sûrement les produits capillaires Les Secrets de Loly.

Sache que la créatrice de cette marque, aujourd’hui à la tête d’une entreprise prospère, a commencé avec des rêves, une éthique solide, de la créativité, de l’audace… et 1500 euros d’investissement seulement. Son parcours est très inspirant, et nous l’avons rencontrée pour une interview dans laquelle elle nous dit comment devenir une entrepreneure à succès.

Construire son Business sur des Valeurs Fortes et Rester Fidèle à Soi-Même

@lolyspoon

Elise: A l’origine, Kelly, tu tenais un blog, Boucles et Coton, autour duquel s’est fédérée une forte communauté de femmes désireuses de monter en compétences dans le soin de leurs cheveux, et de s’aimer au naturel. C’est toujours ta ligne directrice en tant que cheffe d’entreprise? Vendre des formules élaborées avec amour et transmettre une pédagogie?

 Kelly Massol: « Si tu n’as pas de valeurs, tu virevoltes comme ça, au gré du vent, et ça c’est quelque chose qui m’agace. Il y a des marques qui aujourd’hui sont capables de te sortir une gamme de produits naturels parce que c’est le naturel qui marche, et demain de sortir complètement autre chose. Ils peuvent sortir une marque pour cheveux crépus alors qu’il y a 2 ans, ils prônaient le lissage brésilien.

Il faut respecter une ligne de conduite : soit tu es business développer, et dans ce cas-là tu suis le marché, tu réponds à une demande pendant 3 ans, tu fournis un service parce que c’est la mode, et puis tu passes à une autre tendance. Soit tu veux installer une entreprise dans le plus long terme et avoir une croissance, une culture d’entreprise : là, il faut fixer tes valeurs.

Mes valeurs, c’est la naturalité, c’est répondre à un besoin qui permet aux femmes de s’accepter comme elles sont, et non pas leur montrer comment entrer dans ce cadre dans lequel on nous force à entrer. Je suis une femme noire à cheveux crépus, je suis curvy : il est impossible pour moi de rentrer dans une case.

Je pense que mon entreprise reflète toutes ces caractéristiques, et aussi ma gourmandise : ce sont des défauts pour la société mais j’en ai fait des avantages dans mon entreprise. Par exemple, ma générosité se voit dans le format de mes produits, c’est coloré parce que c’est mon univers ! A un moment, j’ai essayé de rentrer dans un moule en optant pour un packaging très blanc et minimaliste parce que je voulais entrer en pharmacie pour être une marque entre guillemets « sérieuse », mais en fait je ne suis pas quelqu’un de sérieux au quotidien! Je suis quelqu’un qui rigole, qui aime la couleur, qui aime la vie, et il est très important pour moi que la marque, du contenant à la composition, reflète mes valeurs le plus possible. »

Elise: Tout le monde a des idées, des projets, mais quelle qualité faut-il pour être capable de passer à l’action ? Comment passe-t-on de rêveuse, à entrepreneure ?

Kelly Massol: «Aux yeux d’un banquier, je vais passer pour une kamikaze. Aux yeux d’une femme qui n’a pas l’esprit entrepreneurial, je vais passer pour quelqu’un d’audacieux.

Mais en fait c’est juste qu’il y a un moment où il faut concrétiser ce qu’on a en tête, il faut croire en soi. Si tu ne crois pas en toi, tu penses que c’est un banquier qui va croire en toi ? Tu penses que c’est un client qui va croire en toi ?

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Pour être kamikaze, pour pas avoir peur, en fait il faut ne pas avoir peur de perdre quelque chose. Tu dois être prête à beaucoup de sacrifices, y compris prendre du temps que tu aurais pu consacrer à ta famille : moi par exemple je suis allée jusqu’à programmer mon accouchement !

Tu peux très bien décider de travailler à la maison pour t’occuper de tes enfants par exemple, mais tu vas accumuler du retard de travail, tu ne vas pas développer ton entreprise comme tu veux parce qu’ effectivement, tu peux déléguer, mais ton meilleur vendeur c’est toi. C’est toi qui sais où tu veux aller, c’est toi qui as ta vision, et un moment donné si la tête n’est pas là, les jambes ne marchent pas, ton entreprise a besoin de toi.

Tout perdre ne me fait pas peur. Je viens d’un quartier populaire, j’ai grandi dans 15 mètres carrés, je sais ce que c’est de ne rien avoir, en fait je n’en suis pas morte! Il y a des gens qui ont peur de perdre, et cela les paralyse. Mais moi, si demain mon entreprise coule, ce n’est pas grave : soit je monterai une autre boîte, soit je reviendrai dans le salariat, il n’y a rien à de grave, du moment que mes enfants ont un toit sur la tête, sont bien habillés et ont à manger. »

Kamikaze, certes, mais Aussi Stratège

@lolyspoon

Elise: A partir des 1500 euros avec lesquels tu as fondé ton entreprise, tu as su échafauder tout un plan de bataille, sans brûler les étapes. Raconte-nous :

Kelly Massol: « J’ai partagé la somme en 2 : j’ai revendu des matières premières brutes afin de rembourser le coût de production, puis j’ai économisé de l’argent en créant mon propre e-shop moi-même. Pour passer à l’étape suivante, le déclic s’est fait la première fois que j’ai vendu directement mes produits lors d’un marché de Noël : au 4e jour je devais rentrer chez moi pour fabriquer des produits car le stock partait très vite, et 2 jours avant la fin du marché, je n’avais plus rien à vendre ! C’est là que je me suis décidée à aller voir un banquier. »

Elise: Tu as progressé étape par étape, mais pourtant tu ne sembles jamais avoir concédé à l’amateurisme :

Kelly Massol: « Aie le sens du détail, sois exigeante avec tes produits, mets-toi tout de suite dans la perspective suivante : si demain quelqu’un vient et te dit J’en veux 5000, il faut que ton produit n’ait pas l’air d’être amateur. De même quand tu vas voir un banquier et que tu lui présentes ton produit, il faut qu’il puisse te faire confiance. Même si je n’étais pas bien grande au début, je voulais faire comme les grandes : je voulais cette image de professionnalisme et de qualité. J’ai toujours cherché à faire beaucoup avec très peu. »

Elise: Quels sont les sacrifices que tu as dû faire en devenant entrepreneure?

Kelly Massol: « Si aujourd’hui tu hésites à mettre 1500€ pour lancer ton business, si tu préfères acheter un sac où aller faire tes soins, tes ongles… tu n’es pas prête : je préfère avoir les sourcils en bataille, les ongles cassés, et économiser pour lancer mon business. Attends-toi à sacrifier ta tranquillité d’esprit, sacrifier ton temps de vacances, tes soirées, tes sorties entre copines, et même certains amis sur l’autel de l’entrepreneuriat. »

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L’Importance Capitale de tes Soutiens, en Particulier du Choix d’un Conjoint Fort et Confiant

@lessecretsdeloly

Kelly Massol: « Il faut avoir un conjoint qui t’aide et qui te soutient, qui ne te ralentit pas, ne te freine pas constamment. Si tu décides de mettre 50000€ sur la table, bien sûr que ton conjoint a son mot à dire, mais il s’agit de faire une séance photo, d’investir dans ceci ou cela, tu as besoin de quelqu’un qui te soutient parce que c’est toi qui connais ton marché, qui as ton instinct et ta vision.

Quand on pense à une entreprise, on voit juste la tête, l’entrepreneur. Mais en fait derrière il faut des soutiens. Quand on se lance dans l’entrepreneuriat, on doit signer un pacte de confiance avec son entourage.

Il faut dire à son conjoint : Si demain je réussis, comment cela va se passer ? Tu vas me reprocher de ne pas être là ? Tu vas me reprocher de gagner plus que toi ? Est-ce que tu vas avoir confiance en moi quand je vais voyager, et est-ce que je peux te faire confiance quand je pars, pour prendre soin de notre famille ?

Avec ton conjoint c’est très important de ne pas éluder la question. Il faut que la personne arrive à se projeter demain : En cas de catastrophe, est-ce que tu me soutiens ? Si ma société s’effondre, est-ce que tu paieras les factures ? Dans un couple, pour moi, ton argent c’est mon argent, et mon argent c’est ton argent. »

Elise: Ton conjoint actuel, tu l’as rencontré en étant déjà entrepreneure ?

Kelly Massol: « Oui, et ça change tout : quand un homme rencontre une entrepreneure, il faut qu’il prenne tout le package.

Quand on est en couple avec quelqu’un qui n’est pas entrepreneur, s’il n’est pas dans la boîte, il faut qu’il puisse regarder d’un œil, intervenir uniquement quand il pense à ton intérêt personnel, et pas ton intérêt professionnel.

J’ai perdu un premier conjoint parce qu’il donnait son avis sur mon business, comme si sa voix avait autant d’importance que la mienne. En fait non ! En même temps j’ai créé ma boîte à 25 ans, et il m’a fallu du temps pour mûrir et me sentir prête à assumer d’être cheffe d’entreprise. A partir du moment où tu décides d’être leader et que tu sais que c’est ta voix qui va l’emporter, non pas la négociation avec tes salariés ou ton conjoint, là, ça change tout.

En bref il te faut un homme assez mûr et sûr de lui dans son couple pour que, lorsque tu prends des décisions sans prendre en considération son avis, il ne se sente pas menacé dans sa virilité ou amoindri. »

Elise: Pour finir, tu as une devise à nous transmettre ?

Kelly Massol: « Always with Love. C’est la devise écrite au néon sur le mur de ma boutique, et ça résume tout ! »

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