Tu ne te sens jamais assez intelligente, assez belle, assez compétente, et tu attribues tes réussites à la chance ? Tu souffres peut-être du syndrome de l’imposteur. Cette difficulté est bien analysée dans ses conséquences sur la vie professionnelle ou sur les études, mais une autre de ses conséquences est moins connue : sache que cette façon de trop douter de ta valeur peut avoir de terribles conséquences sur ton couple, si tu ne décides pas maintenant de te changer ton regard sur toi-même. Voici les éléments qui te permettront de comprendre comment le syndrome de l’imposteur peut affecter ton couple, et comment l’en protéger.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Se remettre en question est une attitude saine qui permet de progresser dans tous les domaines. Mais douter systématiquement de soi-même dans une situation de réussite est une façon de penser qui fait passer à côté du bonheur et qui neutralise l’audace nécessaire à poursuivre ses rêves.
Fais-tu partie de ceux qui ne se sentent jamais pleinement légitimes dans le poste qu’ils occupent ? T’es-tu déjà dit « J’ai ce diplôme, mais c’était un coup de chance », ou « je l’ai eu en travaillant 2 fois plus que les autres » ? « Mon enfant trouve que je suis la plus belle… ah, c’est beau l’amour d’un enfant ! » ? As-tu déjà pensé avoir été embauchée sur un malentendu, sur ton sens du contact et ton apparence plus que sur tes compétences ? T’arrive-t-il de trouver que tes amis sont « sympas » de t’inviter à une soirée ? As-tu tendance à minimiser tes réussites, dénigrer ton physique ou tes compétences, mettre en avant ce que tu as mal fait, courir après la perfection pour être acceptée, penser que si tu es toi-même, on va te rejeter ? Si ces phrases te parlent, tu souffres sûrement du syndrome de l’imposteur, une difficulté psychologique très répandue. J’ai une bonne nouvelle pour toi : ce syndrome peut atteindre n’importe qui, mais on le trouve particulièrement chez les personnes brillantes, voire à haut potentiel. Donc, aime-toi !
Mais j’ai aussi une mauvaise nouvelle… ce syndrome, difficile à traiter (chaque réussite, au lieu de te confirmer tes compétences, te rend encore plus angoissée à l’idée que l’on découvre que tu n’en as pas assez… : n’attends donc pas d’être apaisée par autre chose qu’une grande réflexion sur toi, aucune solution ne viendra de l’extérieur), affecte tous les domaines de la vie… y compris l’amour. Au même titre que tu penses avoir été embauchée par chance, tu penses être aimée à tort. Et à force de douter de toi, tu doutes de ton homme et de la solidité de son amour : c’est un poison pour votre couple. Je te propose ici d’analyser ce danger et de trouver des outils pour guérir du syndrome de l’imposteur.
Conséquence N°1 : L’insécurité et la jalousie
Tu as sans cesse peur de ne pas être « suffisante » : « S’il me voyait démaquillée… », « Les autres filles de cette soirée seront plus jolies que moi », « Sa collègue est plus jeune et plus brillante que moi »…
Cet homme t’a choisie entre toutes : ce devrait-être une preuve suffisante qu’il est séduit par tout ce que tu es. Son désir et son amour devraient te confirmer chaque jour tes qualités. Alors pourquoi as-tu sans cesse l’impression d’être en concurrence avec les autres et de ne pas avoir les qualités suffisantes pour continuer à être celle qu’il préfère, fût-il sollicité par de magnifiques jeunes femmes ? Il a beau te dire que tu es belle, qu’il t’aime, te valoriser dans tout ce que tu accomplis… Rien n’y fait.
Tu es insécure, voire jalouse.
Sache que c’est le meilleur moyen de provoquer ce que tu redoutes.
En effet, tu auras beau expliquer à ton homme que tu ne doutes pas de lui, mais de toi, et qu’à l’origine de ta jalousie, il y a un profond mal-être, il finira pas se lasser :
- d’une femme qui n’a pas confiance en elle: il n’y a rien de plus sexy que la confiance en soi, tu le sais, alors tu dois y travailler, d’abord pour ton propre bien-être, et secondairement pour séduire jour après jour celui que tu aimes.
- d’une femme qui ne croit pas en la fidélité de son homme et ne le croit pas non plus quand il te dit que tu éclipses à ses yeux toutes les autres femmes : c’est usant, à force, pour celui qui t’aime. Il ne se sent pas respecté, pris pour un menteur alors qu’il t’ouvre son cœur.
Conséquence N°2 : La peur d’être soi-même
Si tu te dévalorises, tu auras peur d’être toi-même. En effet, si tu pars du principe que tu n’es aimée que parce que tu t’efforces de ne te montrer que sous ton meilleur jour, tu auras l’impression qu’en étant toi-même, avec tes faiblesses et tes imperfections, tu ne seras plus aimée.
Il y a 2 problèmes dans ton raisonnement :
- Tu pars du principe que celui que tu aimes est naïf et ne perçoit pas ce que tu crois lui cacher… mais c’est probablement faux. Arrête de rentrer le ventre. Porte ce que tu veux. Montre-toi futile quand ça te chante. Ton homme n’est ni aveugle ni stupide. Il a vu tes « défauts », les trouve adorables, et s’attache surtout à tout ce qui te rend sublime et fascinante. En somme, il est clairvoyant et amoureux.
- En n’osant pas être toi-même, tu fais précisément ce qui t’empêche d’être aimée: tu ne te montres pas dans tout le charme de ce qui te rend unique, parce qu’imparfaite (selon tes critères, rappelons-le), parce que complexe, parce que différente. À force de gommer ce qui te rend particulière, pour te conformer à ce que tu imagines être les attentes de l’autre, tu deviens une image, et tu ne lui laisses plus personne à aimer. De plus, dans cette volonté de te conformer aux attentes d’un homme, tu as toutes les chances de te tromper sur ces fameuses attentes, et d’être, cette fois-ci, vraiment « insuffisante », trop lisse, ennuyeuse. Le vrai amour bouscule nos attentes, dérange nos préjugés, prend de la place dans nos têtes, n’est pas conforme, pas normé, et surtout, il met en présence deux personnalités authentiques. Comment donc peux-tu croire combler un homme en ne prenant dans sa vie que la minuscule place d’un fantasme construit sur mesure ? Ne t’excuse pas d’exister, et occupe l’espace qui revient à une femme complète, qui se connaît et qui s’assume.
Tu l’as compris, le syndrome de l’imposteur empêche la sérénité du couple, mais surtout la vraie rencontre, entre deux personnes et non celle d’ un homme et d’un joli masque féminin. Fondé sur la crainte de ne pas être aimée, ce doute généralisé sur ce que tu as à offrir finit par t’empêcher d’être aimée.
Solution N°1 : Faire son bilan et déconstruire ses préjugés
La première solution doit venir de toi : on l’a vu, dans le domaine professionnel, le syndrome de l’imposteur ne disparaît pas avec les réussites et les promotions, qui nous semblent toujours un effet de la chance, et susceptibles de nous être retirées dès qu’on nous aura « démasquées ». En amour, le mécanisme est identique : ton homme aura beau te dire à quel point il t’aime, te demander en mariage, se faire tatouer ton prénom… tu demanderas toujours « Tu m’aimes ? », tu seras toujours insécure.
Tu dois entreprendre un travail d’introspection visant à détruire de mécanisme psychologique qui t’encombre au quotidien. Avec un thérapeute, des livres sur le sujet, beaucoup de volonté, tu peux tout à fait transformer ton regard sur toi et renoncer à ces réflexes psychiques qui t’empêchent de t’aimer, et de recevoir de l’amour en couple.
Commence par un travail personnel. Fais le bilan de tes réussites et de tes qualités objectives, c’est-à-dire non pas ce que tu penses de toi, mais ce que les gens qui te connaissent disent de toi : tes amis, ceux que tu as aidés, ton homme.
Attache-toi à le faire par écrit pour bien visualiser ta réflexion. Tu verras, cette longue liste va te déranger, te gêner. À chaque fois qu’une de ces émotions se fera ressentir, note-la, à côté de la qualité remise en question. À chaque fois que tu te diras « oui, je suis (qualité), mais en fait les gens ne savent pas que (effort pour obtenir ce résultat) », note-le.
Puis relis tes objections : honnêtement, penses-tu que les femmes que tu trouves sexy le soient sans effort ? Que les personnes généreuses n’aient jamais de pensées égoïstes ? Que les gens qui réussissent n’aient pas connu d’échecs ? En réalité, tu ne vois que le résultat de leur envie de briller, et c’est tout ce qui compte, non ? Alors, toi aussi, autorise-toi à briller, simplement, laisse s’exprimer tes qualités imparfaites, mais uniques, tu ne rends service à personne en t’excusant d’essayer d’apporter le meilleur de toi-même à ce monde.
Amy Cuddy, la célèbre psychologue américaine, auteur de Montrez-leur qui vous êtes, ne donne qu’un seul remède au syndrome de l’imposteur : faire comme si tu n’en souffrais pas, avec l’audace d’une personne qui a pleinement confiance en elle, jusqu’à te rendre compte qu’en agissant comme telle, tu as fini par devenir cette personne. Son mantra est « Fake it until you make it, and make it until you become it » (fais semblant d’être une personne sûre d’elle jusqu’à ce que tu agisses comme telle, et agis comme telle jusqu’à ce que tu le deviennes). Elle démontre que le syndrome de l’imposteur t’empêche d’avoir de la « présence », ce charisme puissant qui peut t’attirer la réussite et l’amour. En effet, pendant que tu es occupée à te demander ce qu’on pense de toi, si tu as bien parlé, si tu es séduisante, tu ne peux pas être spontanée et rayonnante, ni même connectée et à l’écoute des autres.
Enfin, je te conseille une autre habitude pour te débarrasser du syndrome de l’imposteur : aide d’autres femmes à s’en sortir. Tu as entendu souvent une femme qui pour toi était un modèle de beauté ou d’intelligence, te révéler ses complexes : ne te contente pas d’être stupéfaite. Montre-le-lui, tends-lui le miroir sincère de ton regard, dis-lui ce que les autres disent d’elles quand elle n’est pas là, déconstruis ses préjugés et aide-la à trouver l’origine de cette façon de se déprécier : son enfance ? Une parole d’un petit ami ? Une fausse idée de la perfection ? En aidant les autres, tu mets ton propre cas à distance, mais tu vérifies aussi combien les barrières que tu t’imposes sont absurdes. Résultat : deux femmes qui s’aiment et qui progressent ensemble, au lieu de deux malheureuses qui se comparent et ne se connaissent pas.
Solution N°2 : L’amour et le couple comme thérapie
La deuxième solution est à chercher dans le couple lui-même. Le couple est menacé par ton syndrome de l’imposteur, mais il peut être la meilleure arme contre lui. Attention : je dis que le couple peut être ta thérapie, mais pas que ton chéri peut être ton psychologue ! Surtout pas !
Tes amies et un thérapeute professionnel peuvent t’aider dans ta réflexion sur toi-même, mais tu dois éviter de donner cette responsabilité à celui qui doit déjà gérer les conséquences de ton manque d’estime de toi. Évidemment, tu dois communiquer avec ton homme sur tes faiblesses, tes démarches et tes efforts pour en venir à bout, car tu dois lui donner les clés pour te comprendre, et pour te supporter ! Mais tu ne peux pas lui demander de combler tes failles, c’est impossible, et ce n’est pas ce que doit faire l’amour. Le couple met en présence des personnes qui s’inspirent l’une de l’autre pour devenir plus fortes, et offrir la meilleure version d’elles à l’être aimé. Le couple doit unir deux personnes complètes, et surtout pas codépendantes ! Finissons-en avec l’image des deux moitiés réunies, et soyons une reine et un roi.
Cela étant dit, si le partenaire n’est pas le thérapeute, le couple est l’espace d’amour et de confiance le plus approprié à travailler sur soi, et à oser se montrer sans masque, pour se rendre compte, enfin, que l’on est aimée pour ce que l’on est, et pas pour ce que l’on veut montrer, ni malgré ce qu’on veut dissimuler.
Ce que tu dois faire est un effort de confiance envers ton partenaire. Sois qui tu es, pars du principe que s’il avait voulu une autre personne que toi, il ne serait pas là. Prends le risque de te donner en entier, avec tout ce que tu es, sous le regard aimant d’une personne qui n’en sera que plus captivée.
Tu ne peux pas faire à l’homme que tu aimes de plus beau cadeau qu’une femme entière, confiante, sereine.
Tes sentiments peuvent te motiver à faire un travail aussi difficile.
De plus, ton couple qui est un espace d’amour et de tolérance est le point de départ idéal pour oser être toi-même, sans fard, et constater que rien de ce que tu redoutais ne s’est produit : pas de rejet, pas de critique, bien au contraire.
À partir de cette base de sécurité, tu pourras conquérir d’autres espaces, concurrentiels et parfois hostiles, comme le milieu professionnel par exemple : je fais le pari que là non plus, rien de ce que tu crains ne va se produire quand tu vas oser être toi. Seule une femme complètement présente peut atteindre un succès complet et une véritable plénitude.