4 raisons pour lesquelles IL FAUT plus de femmes visibles comme Rokhaya Diallo !

Négrophobie, islamophobie, sexisme,… Tu l’as sans doute remarqué,  beaucoup (trop) d’événements et d’accidents intolérables visant les populations minoritaires se produisent en France. Certains en meurent…

Mais une parole positive et juste se fait entendre. Cette voix, elle est portée par des femmes comme Rokhaya Diallo. Depuis plus de 10 ans, la militante/journaliste/féministe/présentatrice/écrivaine/réalisatrice/conférencière prend la parole pour rétablir la vérité sur beaucoup de préjugés et lutter contre le racisme. Voici 4 raisons pour lesquelles il faut plus de femmes de la trempe de Rokhaya Diallo aujourd’hui en France.

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1. Elle est militante

Rapidement dans sa vie, Rokhaya se rend compte qu’en France, les questions sur son origine reviennent souvent et rarement de manière positive. Elle ressent qu’elle est cataloguée par ses interlocuteurs.

« Pour ma part, il est arrivé que, d’emblée, certaines personnes me perçoivent avant tout comme une Noire au lieu de me considérer dans ma complexité. Attention, je suis noire, c’est un fait et je n’ai pas de problème avec ça, mais, dans l’imaginaire de certains, « être Noir » comme être « Arabe » ou « Asiatique » suppose des goûts, des défauts et des aptitudes bien particulières. En fait, il s’agit d’une assignation identitaire. » – Rokhaya Diallo

Mais pour elle, les Français ne forment qu’un. En 2006, elle fonde l’association « Les Indivisibles » grâce à laquelle, par le biais de l’humour, elle va dénoncer les préjugés raciaux, et véritablement lutter contre l’ignorance, là où le racisme prend souvent racine.

« Le concept de l’association s’est monté autour d’anecdotes tirées de situation que j’ai vécues et partagées avec mes amis. À force d’échanger, je me suis rendue compte que nous avions des vécus similaires. C’est cette caractéristique anecdotique qui nous a très rapidement orientés vers le choix d’une tonalité humoristique. » – Rokhaya Diallo

Pendant quelques années, l’association travaille notamment avec le ministère de l’Education Nationale. Mais Rokhaya souhaite aller plus loin dans le militantisme en créant des concepts pour faire prendre conscience du racisme ordinaire vécu par une partie de la population française.

2. Elle est inventive

Pour faire prendre conscience de toutes les formes de manifestation du racisme dans la société française et donner de la visibilité à son combat, Rokhaya lance en 2009 les « Y’a Bon Awards » (en référence au slogan raciste de Banania « Y a Bon Banania ») avec son association. Une cérémonie parodique lors de laquelle les pires phrases racistes dans les médias sont « récompensées ».

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Rokhaya ne s’arrête pas là. En 2011, elle crée le magazine politique « Égaux Mais Pas Trop », diffusé sur la chaîne LCP Assemblée Nationale, qui sera déprogrammée quelques années après son lancement. L’émission traitait de la diversité en France sous un angle neutre, sans préjugés.

« Je reçois encore des messages de spectateurs qui considèrent que nous étions les seuls à aborder ces thématiques à la télévision. » – Rokhaya Diallo

Ce combat, mené par Rokhaya depuis des années, tend à rendre la société plus égalitaire. Pour l’atteindre, Rokhaya croit en l’éducation. Elle est aussi très active dans ce domaine.

3. Elle est pédagogue

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Faire reculer les préjugés, c’est aussi éduquer. L’ignorance est l’une des raisons pour lesquelles la xénophobie et le racisme se développent à vitesse grand V.

Rokhaya le fait régulièrement à travers des conférences, mais aussi dans ses livres et documentaires. Et sa réflexion ne s’arrête pas qu’à la France. Dans « Les Marches de la Liberté » (2013) et « Coupables d’être Noirs » (2016), elle parle aussi des Etats-Unis et des mouvements qui ont pris racine là-bas, tels que #BlackLivesMatter.

Dans « Racisme : mode d’emploi », elle définit ce qu’est le racisme, parle d’Histoire, donne des exemples, explique pourquoi le racisme anti-blancs n’est pas comparable au racisme organisé par la société visant les minorités.

« Le racisme anti-Blancs ça existe évidemment mais il n’existe pas un sentiment partagé d’oppression par une majorité. Le système raciste s’est toujours exprimé par une majorité au détriment d’une minorité. Historiquement ceux qui en ont souffert ce sont les Roms, les Noirs, les Arabes, les Musulmans, les Juifs. En France on ne peut pas être issu d’un groupe minoritaire sans à aucun moment de sa vie y être confronté. Cela peut-être par une blague, par un regard, par le fait d’être refoulé voire agressé. C’est impossible en France d’être non-blanc sans jamais être exposé au racisme. En revanche on peut être blanc sans jamais être confronté au racisme, c‘est la différence fondamentale. » – Rokhaya Diallo

Dans « Afro(s) », elle dresse le portrait de 110 personnes qui portent leur cheveu au naturel. Pour Rokhaya, c’est une forme d’acceptation de soi après des années et des années pendant lesquelles nombre de femmes et d’hommes modifiaient la nature de leur cheveu par pression sociale.

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Ces contributions pour se cultiver et donc mieux comprendre l’autre sont une démarche positive, qui font changer les choses.

4. Elle fait bouger les lignes

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Rokhaya Diallo n’est pas le genre de femmes qu’on voit habituellement dans le paysage audiovisuel français. Loin d’avoir le cheveu lisse, elle arbore une coupe courte et crépue qui mine de rien fait bouger les lignes en France. Il y a 20 ans, une femme lui ressemblant n’avait aucun espoir d’être un jour sur un plateau télé ou d’occuper l’espace médiatique. Avec Rokhaya, beaucoup de femmes se disent aujourd’hui que c’est possible. Et plus encore : en 2013, elle est classée 36ème du classement des 100 Françaises les plus influentes publié par le magazine « Slate ».

L’avènement des réseaux sociaux et le boom d’Internet jouent aussi un rôle car ils ont démultiplié les canaux de diffusion de la parole raciste mais aussi antiraciste, qui elle avait moins le droit de cité à la télévision.

« C’est simple : le digital apporte actuellement un écho sans précédent. Jamais les citoyens n’ont eu un tel outil qui puisse leur servir de caisse de résonance. Avant, il n’y avait que les systèmes d’informations classiques unilatéraux soumis à l’approbation des grands médias et des intellectuels. Aujourd’hui, chaque personne peut porter une parole visible par le plus grand nombre selon la pertinence de son propos et le relais qui lui est accordé. C’est une révolution immense car cela signifie que chacun dans le monde peut revendiquer son opinion. A mes yeux, les réseaux sociaux sont le symbole d’une démocratie formidable et jouent un immense rôle dans les renversements de processus électoraux. Je ne vois que du positif dans l’émergence de ces discours alternatifs. » – Rokhaya Diallo

Un vrai tour de force pour une femme qui milite depuis à peine 1 décennie !

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Souvent critiquée en France, Rokhaya Diallo est une femme forte qui a su imposer sa voix dans une France dont le racisme est organisé à plusieurs niveaux de la société. Ses multiples initiatives et ses contributions culturelles sont une très bonne nouvelle dans un contexte social qui se dégrade.

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