8 mars : 10 batailles gagnées pour l’égalité des sexes

Tous les 8 mars, les femmes sont particulièrement à l’honneur dans le monde. Plus que les femmes, ce sont leurs combats, leurs batailles pour l’égalité avec leurs homologues masculins dont il s’agit, et ce dans divers domaines (éducation, emploi, vie familiale, etc.).

En 1975, voyant les mouvements féministes prendre de l’ampleur partout dans le monde, l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’empare de la problématique en déclarant 1975, année internationale de la femme. Durant ces 12 mois symboliques, des actions seront menées à travers le monde pour abolir les inégalités entre les sexes. De cette campagne impressionnante a découlé la Journée Internationale des femmes célébrée le 8 mars.

Voici 10 batailles qui nous rappellent pourquoi il est si important de continuer à mettre à l’honneur les femmes et leurs combats chaque année.

1862 – Ouverture de la première école professionnelle pour jeunes filles

C’est une femme, Élisa Lemonnier, qui crée cette école. Dans un article du magazine français Madame Figaro, on découvre qu’elle souhaitait « la fondation et l’entretien à Paris d’une école professionnelle pour les jeunes filles, et la création d’un cours destiné à préparer aux divers emplois du commerce pour celles qui veulent suivre une carrière et pour lesquelles aucune institution spéciale n’a encore été fondée à ce jour. » En tout, elle ouvrira 8 établissements à Paris.

1880 – L’enseignement secondaire pour les filles

En 1880, Camille Sée, alors député de Saint-Denis, propose une loi pour que les jeunes filles puissent accéder à l’enseignement secondaire. A l’époque, il s’agit d’une avancée majeure mais il est bien indiqué dans le rapport du texte de loi que les femmes restent prédisposées à effectuer certaines tâches de par leur « nature. » On voit bien que la lutte pour les droits des femmes n’est pas de tout repos !

«  Il ne s’agit pas de leur donner toutes les connaissances qu’elles sont aptes à acquérir ; il faut choisir ce qui peut leur être le plus utile, insister sur ce qui convient le mieux à la nature de leur esprit et à leur future condition de mère de famille, et les dispenser de certaines études pour faire place aux travaux et aux occupations de leur sexe. Les langues mortes sont exclues ; le cours de philosophie est réduit au cours de morale ; et l’enseignement scientifique est rendu plus élémentaire ; on peut ainsi donner de l’extension à l’étude de la langue française, des langues vivantes, de la littérature et de l’histoire, tout en restreignant le nombre des années de la scolarité. »

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1900 – Ouverture du barreau aux femmes / Jeanne Chauvin devient la première avocate

Vingt ans plus tard, les femmes sont « autorisées » à pratiquer le droit. Mais ce ne fut pas un cadeau. Celle qui a ouvert la voie, c’est Jeanne Chauvin. Très brillante, elle a tous les diplômes en poche pour pratiquer sa passion, mais la profession s’y oppose farouchement. Elle se battra pendant plusieurs longues années afin d’obtenir le droit de devenir avocate, une première en France, le 19 décembre 1900.

1907 – Libre disposition de leur salaire pour les femmes mariées

Non, il ne s’agit pas d’une blague. Avant 1907, en France, le salaire d’une femme mariée ne lui appartient pas. C’est un des premiers signaux forts vers une égalité hommes-femmes car il remet en cause le code qui prévoyait que l’homme était le maître absolu du foyer. Réclamée depuis 1880 par les mouvements féministes, cette réforme sera défendue par Léopold Goirand, député de gauche, pendant plus de 10 ans.

1924 – Autorisation pour accéder aux épreuves du baccalauréat

En 1861, Julie-Victoire Daubié est exceptionnellement autorisée à passer le baccalauréat qu’elle obtient la même année. Hormis cette exception, les femmes ne sont pas autorisées à accéder à ces épreuves en France.

C’est cette même année que le cursus scolaire dans le secondaire devient le même pour les 2 sexes.

1938 – Suppression de l’incapacité civile / Les femmes peuvent s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari

Imagine que tu doives demander l’autorisation à ton mari pour effectuer une démarche comme celle de t’inscrire à l’université ! Ou l’impossibilité d’avoir des papiers d’identité ou d’ouvrir un compte en banque ! C’était le quotidien des femmes mariées en France avant 1938. Ces règles étaient issues d’un code établi par Napoléon qui régissait le devoir d’obéissance de la femme envers son mari (!!!)

A l’abolition de ce code, les femmes ont pu accéder à des droits tels que s’inscrire à la faculté ou de passer un contrat.

1944 – Le droit de vote et d’éligibilité aux femmes

Il y a à peine 75 ans, les femmes accédaient enfin à ce droit et devoir précieux : le vote et la possibilité de participer à la vie politique de son pays. Étrangement, la France est un des derniers pays à avoir accordé ce droit aux femmes quand les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne l’avait fait 20 ans plus tôt.

1975 – Droit d’intimité pour la mariée

Lire son courrier, décider de ses fréquentations… Le mari a vraiment beaucoup de droits sur sa femme. En 1975, une nouvelle bataille est remportée pour les femmes : son droit d’intimité, lui aussi si précieux.

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On salue aussi la même année l’accès pour les 2 sexes à l’intégralité des programmes qu’offrait l’enseignement supérieur.

2002 – Autorisation pour la mère de transmettre son patronyme seul ou avec celui de son mari aux enfants

Cela fait à peine 15 ans que la mère peut donner son nom seul à son enfant. Il est également possible pour les parents de donner leurs deux noms sous certaines conditions.

2013 – Autorisation pour les femmes de porter… un pantalon (!)

Ça y’est ! Depuis 4 ans, tu peux enfin officiellement porter un pantalon. Au début des années 1900, le pantalon n’est autorisé pour les femmes que si elles font du vélo, du cheval ou du si. Certaines femmes l’ont cependant porté en signe de rébellion ou ont été exceptionnellement autorisées à le porter.

L’abrogation de la loi arrive très tardivement alors que le port du pantalon pour les femmes est rendu populaire par des créateurs notamment.

Si cela peut faire sourire, on retient tout de même l’absurdité d’une loi telle que celle-ci et la lenteur avec laquelle les sujets concernant les femmes sont traités en France…

Comme tu as pu t’en rendre compte à la lecture de cet article, le combat pour une égalité réelle entre hommes et femmes est (très) loin d’être fini. En France, mais aussi dans le monde. Si beaucoup de choses ont été accomplies, on déplore encore beaucoup beaucoup trop d’inégalités : les femmes sont toujours moins payées que les hommes par exemple, et ce malgré les lois et autres réformes allant dans ce sens.

Ce tableau est pessimiste, mais il faut voir les choses de manière positive. Quoiqu’on en dise, il est possible de négocier son salaire par exemple, ne serait-ce qu’en demandant simplement d’être alignée sur le salaire de ton collègue masculin. Et puis, pour inverser les choses, les faire avancer, vois comment tu peux aider une autre femme comme toi à développer son réseau, son affaire, son association. Bref, sois solidaire !

« Si la première femme que Dieu a jamais créée était assez forte pour faire tourner le monde à l’envers toute seule, alors toutes les femmes ensemble devraient être en mesure de le faire tourner droit à nouveau. » – Sojourner Truth (1797 – 1883), militante américaine pour l’abolition de l’esclavage et en faveur des droits des femmes

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