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« À l’attention de la Première Dame, avec tout mon amour » : La lettre de Chimamanda Ngozi Adichie à Michelle Obama
Plusieurs merveilleux auteurs ont été sollicités pour rédiger des lettres de remerciements à la Première Dame des Etats-Unis, Michelle Obama qui vient de changer en silence et en toute discrétion le cours de l’histoire de l’Amérique.
La sélection finale de The New York Times Style Magazine s’est portée sur l’auteure et féministe activiste Nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie, la gagnante du Prix Pulitzer Gloria Stenheim, l’auteur de best seller Jon Meacham, et l’actrice Rashida Jones. Nous avons sélectionné pour vous la lettre de Chimamanda Ngozi Adichie, voici ce qu’elle a écrit à la Première Dame.
« Elle avait ce rythme, ce flux et ce petit supplément d’âme, les mains qui tranchent l’air, le poids du corps en mouvement d’un pied à l’autre, un magnifique rythme. Dans tout autre corps que dans un corps noir américain, cela aurait semblé sur-joué. Les manches trois-quarts de sa robe turquoise annonçaient sa pertinence, tout comme sa broche assortie. Mais la coupe de sa robe méprisait toute « future première dame » guindé; cela s’accrochait facilement sur elle, aussi facilement que son animation. Une broche, certes un accessoire de style ancien, oui, mais la sienne était grande, sublimement façonnée et perchée au centre de sa poitrine. Michelle Obama prenait la parole. C’était à l’occasion de la Convention nationale démocratique de 2008. Mon inquiétude se réveillait et tourbillonnait, la regardant aussi proche que possible de la perfection, pas pour moi, parce que j’étais déjà convaincue, mais pour les mauvaises herbes de l’Amérique qui espéraient la voir tomber.
Elle est apparue d’abord dans la conscience du public, pleine de bon sens et d’humour, bien dans sa peau. Elle avait l’air d’une femme qui pourrait équilibrer un chéquier, qui savait reconnaître une bonne affaire, et qui n’hésiterait pas à gronder toute personne qui en aurait besoin. Elle était grande, sûre d’elle et élégante. Elle était réticente à l’idée d’être la première dame, et ne cachait pas sa gêne face aux banalités. Elle ne semblait pas aussi unique que vraie. Elle aiguisait l’aspect alors flou de son mari, le rendant solide, bien plus que dans un rêve.
Mais elle devait s’écraser pour mieux entrer dans le moule de la première dame. Au cabinet d’avocats où ils s’étaient rencontrés avant que l’amour ne les attrape, elle était le mentor de son mari; ils semblaient être vraiment amis, partenaires, égaux dans un mariage moderne dans un nouveau siècle américain. Pourtant, les électeurs et les observateurs, les grands réseaux de l’Amérique, voulaient qu’elle se conforme et remette cela à plus tard, pour nettoyer sa langue de ses idées et de sa piquante franchise. Quand elle parlait de ses mauvais matins, un détail bizarre et pourtant humanisant, elle était accusée de l’émasculer.
Parce qu’elle disait ce qu’elle pensait, et parce qu’elle souriait seulement quand elle en avait envie et pas constamment et naïvement, la pire caricature de l’Amérique a été faite d’elle: la femme noire toujours en colère. Les femmes, en général, ne sont pas autorisées à être en colère – mais pour les femmes noires américaines, il y a une attente supplémentaire et interminable de reconnaissance, plus elles rampent, mieux c’est, comme si leur citoyenneté était un phénomène qu’elles ne peuvent jamais prendre pour acquis.
«J’aime ce pays », a-t-elle dit sous les applaudissements. Elle avait besoin de le dire – comme un remède envers l’hostilité des personnes qui prétendaient qu’elle était antipatriotique parce qu’elle avait osé avouer qu’à l’âge adulte, elle n’avait pas toujours été fière de son pays.
Bien sûr, elle aimait son pays. L’histoire de sa vie comme elle a dit qu’il était carrément américaine, imprégnée de nostalgie: un père qui travaillait à temps partiel et une mère au foyer, un exemple presque mythique de l’autonomie, de la modération, de contentement de la classe ouvrière. Mais elle est aussi une descendante d’esclaves, ces êtres humains à part entière considérés comme des morceaux d’humains par l’Etat américain. Et cette ambivalence devrait être son droit de naissance. Pour moi, une personne élevée à l’étranger qui aime l’Amérique plus que tout, devrait s’interroger sur ceci : ceux qui ont le plus de raisons de contester sont ceux que l’on autorise le moins à contester.
Michelle Obama a parlé. Je me sentais protégée par elle, parce qu’elle parlait à une Amérique qui juge trop souvent la confiance qu’a une femme noire comme de l’arrogance, sa franchise comme un droit inhérent. Elle était informelle, familière, ses phrases comme sorties d’un livre ouvert où l’on lit le mot « voir », une conversation coup de fouet qui nous fait ressentir comme une sorte d’authenticité. Elle semblait sincère. Elle était sincère. Partout en Amérique, les femmes noires étaient tenues en haleine, leurs yeux observant une sorte de Dieu, représentant leur image au yeux du monde.
Son discours était vibrant, un succès. Mais il y avait, dans ses yeux et derrière ce qu’elle livrait et quelques petits faux pas, un aperçu de quelque chose de sombre. Une boule sombre et serrée d’appréhension. Comme si elle craignait de devoir retenir son souffle durant 8 ans, et de vivre sa vie avec la boule au ventre. Huit ans plus tard, sa robe bleue était plus simple et le souci du détail était moins présent; son éclat, et ses boucles d’oreilles faisaient bien comprendre qu’elle n’avait plus besoin d’auditionner.
Ses filles étaient cultivées. Elle les avait briefées et partageait sa fierté de les avoir, et à chaque apparition publique elles montraient toujours une image parfaite, comme si leurs tenues pouvaient attirer les reproches. Elle-même se faisait appeler maman en chef, et cachée par ce titre rassurant elle faisait ce dont elle se souciait.
Elle embrassa les anciens combattants et les familles des militaires, et devint leur avocate-confidente. Elle ouvrit les portes de la Maison Blanche aux personnes en marge de l’Amérique. Elle était issue de la classe ouvrière mais avait étudié à Princeton, et ainsi elle pouvait parler des opportunités avec crédibilité. Son programme Reach Higher (Vise plus haut) poussait les lycéens à aller plus loin, à vouloir plus. Elle n’hésitait pas à sauter à la corde avec des enfants dans les jardins de la Maison Blanche dans le cadre de son initiative visant à lutter contre l’obésité infantile. Elle mit en place un jardin potager et fit campagne pour une alimentation plus saine dans les écoles. Elle influença les mentalités au-delà des frontières en proposant sa vision de l’éducation des filles du monde entier. Elle dansait dans des émissions de télévision. Elle étreint bien plus de personnes que toutes les premières dames, et nous poussa à redéfinir l’appellation «première dame» comme une personne chaleureuse et accessible, une personne à la fois normale et une source d’inspiration et une personne aux nombreux points très cool.
Elle était devenue une icône de style américain. Ses robes et ses séances d’entraînement. Son bagage et ses courbes. Ses bras toniques et ses longs doigts minces. Même les kitten heel (escarpins à petits talons) ses chaussures favorites et un peu classiques destinées aux femmes qui ne peuvent pas porter de très hauts talons ont gagné un certaine notoriété grâce à elle, Aucune personnalité publique n’incarne mieux cet adage: Portez ce que vous aimez.
Lors de la Convention démocratique 2016, Michelle Obama a parlé. Elle a prononcé les mots «garçon noir» et «esclaves», mots qu’elle n’aurait jamais dit il y a huit ans, car il y a huit ans tout geste concret pour la communauté noire aurait eu de réelles conséquences.
Elle était détendue, émue, sentimentale. Ses incertitudes n’étaient plus voilées. Son rythme était plus subtil, parce qu’elle n’avait plus besoin de s’en servir comme d’une armure, la bataille était déjà gagnée.
Les insultes, celles qui étaient assumées et celles amenées comme des blagues, l’examen méticuleux, les scandales fabriqués, les questions de base sur sa légitimité, le ton irrespectueux, si omniprésent, si banalisé. Elle les avait affronté et même si elle a été blessée et a parfois cligné des yeux, elle a tenu bon et est restée debout.
Michelle Obama a parlé. Je compris alors qu’elle ne s’attendait pas à expirer durant ces huit années. Elle avait donc pris sur elle, en soufflant, dans de petits mouvements, en faisant attention à ce qu’elle devait représenter, attention parce qu’elle devait s’executer tout en attendant toujours l’apaisement. »
Merci Michelle…
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